Salut
Ca y est comme vous le savez tous ou presque… Direction Las Vegas AND Kona !! Qualification pour les deux finales mondiales du triathlon.
Je suis ravie. Alors comment s’est déroulée cette journée ?
Tom (le directeur de course) nous avait prévenu la veille au briefing : demain en raison des évènements à Boston ça sera sécurité maximale avec police etc… La rentrée dans le parc sera peut-être longue et il s’en excuse d’avance.
Le parc ouvre à 5h00 et il faut avoir traversé le chenal jusqu’à l’Hotel On The Cay avant 6h15, le départ des pros étant à 6h30… bref mieux vaudra être à l’heure !
Réveil à 4h histoire de manger correctement puis direction le parc assez tôt car je veux être parmis les premières à rentrer dedans… Pourquoi ? Car il n’y pas de place attribuée sur les racks classés par sexe et groupe d’âge hors ils sont placés perpendiculairement au cheminement dans le parc. Celles au fond (enfin genre 20m plus au bout du rack..) auront ce petit trajet supplémentaire à faire à T1 et T2 soit 4x (AR). Il est hors de question que je perde ne serait-ce que 20 sec 4 fois.... Allez chercher à pieds quelqu’un qui a 1’2O d’avance !! Je veux mettre toutes les chances de mon côté...
4h45 je suis peut-être la 50ème à rentrer. Sécurité maximale… Il y a deux policiers en gilet pare-balles et l’on rentre au parc à la queue leu leu… Pas de marquage, pas de vérification des vélos ou quoi que ce soit. On rentre, on se place où l’on veut et point. Sécurité maximale !!
J’ai la seconde place sur le rack. Parfait. J’arrange mes affaires, je place mes gorun vertes (pr ceux qui ont suivi sur FB) sous un sac en plastique car la météo est plutôt capricieuse. Il me reste 45’ à tuer, je vais m’allonger à l’abri dans un coin du parc histoire de rester au calme.
Un quart d’heure avant d’avoir à me jeter à l’eau pour traverser, direction les toilettes du parc… Je rentre… Et ressort quasi en courant ! Y’a juste une énorme araignée genre mygale dans un coin par terre ! Petit cri, c’est bien personne ne me regarde surtt dans la file d’attente… Moment de gloire, je vous assure surtout quand vous expliquez pourquoi...Ca va la nana suivante refuse d’y aller aussi…. Heureusement il y a des garçons qui feront le nécessaire et oui elle était grosse !!
6h00 je me jette à l’eau pour la première fois de la journée. J'ai une bouteille de boisson d'attente et de quoi grignoter avant le départ. Elle est délicieuse ! je traverse et m’échauffe correctement. Ensuite c’est l’attente sur le plage du départ des hommes pro puis des femmes puis de toutes les vagues hommes par GA et enfin des femmes de façon identique. Chaque vague est espacée de 2’. Finalement ça fonctionne très bien. Chaque individu possède un bonnet de couleur identifiant son GA. Jaune- rouge – vert etc… Bien évidemment mon bonnet commémoratif sera orange !
6h52 c’est à nous. Le stress retombe. Ca y est, j’y suis, après des mois de préparation (ce n’est pas pour rien qu’Alex appelle notre entraineur le « bourreau »…) la journée est à moi… mais il n’y a qu’une place à prendre …
Nous sommes une grosse trentaine dans mon GA, j’ai bien checké tous les noms : 3 ont déjà fait Kona et certaines ont été introuvables sur le net. Va pas falloir chômer, si elles sont là c’est pour la même chose que moi.
Coup de trompe. Je cours sur le sable puis dans l’eau, plonge, ressort, replonge à nouveau puis les bras commencent à s’animer. C’est parti. Enfin. Virage à gauche après 80m, j’en profite pr regarder derrière moi. Je suis déjà seule, les autres sont en paquet à quelques mètres derrière. Parfait. Ce départ en léger sur régime était voulu pour éviter que quelqu’un ne s’accroche dans mon sillage et n’ai ainsi la tâche facilitée … C’est tout droit direction le large maintenant. Je ne tarde pas à doubler les concurrentes parties avant… et celles parties encore plus tôt… Et ainsi de suite. J’ai l’impression d’avancer relativement rapidement mais je sais que la sensation de doubler des OFNI ne renseigne pas sur la vraie vitesse et que seule à slalomer je perds forcément du temps par rapport à celles qui nageraient en groupe. Virage à droite à l’extrême bout du parcours. Je regarde ceux qui arrivent en sens inverse. Aucun bonnet orange à l’horizon. Parfait.
Je m’applique, je pense à tous les conseils de Mickaël et des autres coachs nat de l’ASPTT… Coude haut etc… Surtout j’applique les observations que j’avais faites lors des reco.
C’est pas pour rien que j’ai fait du surf pendant des années. Sur place, pedant les petits déj j’ai bien observé les courants quasi tous les jours et notamment le matin car nous nageons dans une sorte de passe entre une île et le bord. Logiquement je me place de façon à profiter du léger courant en sortant et à l’éviter en rentrant. Je longe ainsi la jetée dans moins d’1m d’eau alors que les autres concurrents nagent à 10m au large et s’échinent à crawler contre le léger courant qui existe à peine plus au large. Je suis la seule à faire ça. Je me marre intérieurement. En effet sur un des derniers entrainements nat j’avais volontairement suivi un mec qui nageait à peu près à ma vitesse, ceci à distance du bord. Vitesses identiques. Puis j’avais vérifié ma théorie… Allez zou je le doublais assez facilement…
Arrive la dernière bouée et la sortie de l’eau… une rampe mise en place pour l’occasion avec des bénévoles pour nous aider. Je me sens saisie sous les bras et un instant passe de la position horizontale à la verticale. Musclés les rastas ! Coup d’œil derrière, rien à l’horizon. Coup d’œil à la montre 28’ et quelques.
Nickel. Il s’avèrera que ce sera le 8ème temps nat femme alors que j’ai nagé seule et en slaloment pendant tout le parcours.
Arrivée au rack, mon vélo est en effet le premier à démarrer… C’est parti pour 90km de boucherie !!
A demain !