Salut
Place au vélo...
Transition rapide avec quelques secondes prises pour enfiler des manchettes « pare soleil » et rafraîchissantes selon le test effectué ici cette semaine. En effet une fois mouillées ellesvont m'apporter une très agréable sensation de fraîcheur dans la fournaise que va être le vélo… Ceci dit va pas falloir qu'elles sèchent !
Sortie du parc correcte avec un petit saut sur le vélo (enfin avec le porte bidon derrière la selle je vous raconte pas la luxation de hanche qu’il faut faire pour à peu près atterrir sur la selle). J’entends Vincent m’encourager ; super il m’a vue !!
Petit tour en ville histoire de se mettre dans le rythme, premier demi-tour et chute devant moi sur une catadioptre de la chaussée. Ah oui le parcours est technique avec pas moins de 7 virages sur 180 km !
Je double pas mal de filles (4-5) rien que sur cette portion là.
La tactique est simple, faire un gros vélo pendant les 80 premiers km pour tenter d’avoir le vent de face (qui se lève au cours de la matinée) le plus tard possible. Objectif 180 watts ce qui pr 55kg est pas mal.
Je gère les ravitaillements au mieux : à chaque fois une bouteille d’eau qui atterri dans mon casque (par le trou –génial soit dit en passant- situé à son sommet), sur mes manchettes, dans mon dos et mes jambes. Top !
Concentration également pour m’alimenter correctement au moins toutes les 35 à 40’. Je me sens bien et suis dans le rythme car j’arrive même à doubler quelques garçons !
Les tentes de pénalisation sont vite pleines, c’est vrai que certains flirtent avec les limites de 7m minimum imposés entre chaque vélo.
Arrivée en bas d’Hawi, je croise les premiers pros hommes : Van Hoenecker est devant avec Sebastien Kienle. Génial. Romain Guillaume mène ensuite la danse, incroyable .. à Kona ! je ne vois pas Jérémy… Merde ! Il est loin ? Il a crevé ? J'apprendrai plus tard que je l’ai loupé car il était dans le bon pack.
La montée vers Hawi est infernale : vent de face terrible, 17 km/h à 180w, j’ai envie de jeter le vélo ! Impossible de monter en position aéro et dès que je me redresse c’est un vrai ventilateur qui souffle !
Enfin le demi-tour : seconde chute juste devant moi, puis ça ralentit pour attraper au vol le sac « spécial needs » de ravitaillement personnel que l’on pouvait déposer à cet endroit.
N'ayant pas prévu de ravitaillement perso j’en profite pour continuer mon effort. Vitesse max 74 km/h, mon 50x11 ne suffit malheureusement pas pour aller plus vite. La majorité des nanas et quelques hommes avec des roues avant trop hautes sont sur les base bar, je passe en position aéro, bien groupée. La 303 à l’avant me change la vie par rapport à 2010. Top !
Je ralentis ensuite la cadence pour me stabiliser à 160w. Le retour va me paraître interminable. C'est vraiment difficile mentalement de rester concentrée sans trop subir la course ! Je perds pas mal de places...
Heureusement de temps en tempos j’entends des encouragements : au 30ème Fabrice Houzelle me passe rapidement, Jalabert ça sera au 80ème… Bref on s’amuse comme on peut !
Je vais d’ailleurs m’amuser avec deux filles qui me doublent roue dans roue… J’entends la moto d’un arbitre arriver. Ouf ça ne loupe pas, la seconde écope d’un carton qui lui vaudra 4’ d’arrêt dans la prochaine tente de pénalité. La moto décélère tandis que la première fille reprend une roue. Désolée mais ça me gonfle, je décide de la doubler pensant que cet épisode l'aurait calmée (elles intervertissaient les positions régulièrement en fait)
Je la double proprement (ok au prix d’un bel effort), je me rabats mais cette andouille me colle. Carton !! (ah oui j'avais attendu que la moto réaccélère...)
Pour mémoire on a 20 secondes pour doubler et se rabattre ... Cependant si la personne doublée est à 7m du vélo qui la précède, interdiction de rentrer dans la "draftbox" au risque d'être soi-même taxé de drafting... C'est donc toute la file qu'il faut éventuellement remonter.
Les derniers km seront vraiment difficiles, je me crois à Koh Lanta quand les concurrents doivent manger des trucs genre des yeux de bœuf, les barres ne passent plus … je mâchonne, je remâchonne, je dois me forcer à déglutir… Bref c’est un peu la galère. La solution viendra des ravitaillements sous la forme des chomps de gu (bonbons énergétiques genre ourson haribo super bons), ça ça passe easy, j’en mange autant que je peux (pas facile d’attraper un petit truc à 30km/h).
Les capsules de sel sont bien passées (enfin sauf la première qui a eu le bon goût d’éclater dans le tube qui les délivre une par une et qui a donc bien « salé » toutes les suivantes..) au rythme d’une par heure.
J’en finirai avec le vélo au bout de 5h38. Super !
Reste plus que le marathon .
A demain !